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Du chaos à l’ordre

Durant le mois de juillet, le Centre Schuman republie le projet de livre-cadeau illustré de Jeff Fountain visant à promouvoir la conscience de la centralité de l’influence de ce livre sur notre style de vie et de pensée occidentale.

Se déroulant dans le Jardin d’Eden, les premiers chapitres de la Genèse rapportent les premières instructions de Dieu aux êtres humains, de se multiplier, d’être féconds et de prendre soin de la terre.

La tâche d’amener l’ordre dans le chaos, d’entretenir la fécondité et la productivité faisait partie du ‘mandat de la création’ donné à la race humaine, avant même qu’Adam et Eve ne désobéissent à Dieu.

Cependant, leur rébellion délibérée les a coupés de leur Créateur, de l’autre et de leur environnement. D’une certaine manière, cela affecta toute la création. Dieu dit à Adam : « Puisque tu as écouté la voix de ta femme, et que tu as mangé de l’arbre au sujet duquel je t’avais donné cet ordre: tu n’en mangeras point! le sol sera maudit à cause de toi. C’est à force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie, il te produira des épines et des ronces, et tu mangeras de l’herbe des champs. C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain. » (Genèse 3:17-19)

L’agriculture et le jardinage continuent en arrière-plan de l’histoire biblique, des patriarches avec de grands troupeaux, des tribus s’installant en Terre Promise, élevant des cheptels et produisant des récoltes, et des prophètes qui prédisaient des courants d’eau dans le désert, des terres arides devenant des vergers, des déserts fleurissant comme la rose, des arbres à feuilles persistantes, des ormes et des cyprès triomphant des terres incultes. Jésus expliquait des vérités spirituelles avec des histoires sur les sols, les semeurs, les mauvaises herbes, les vignes et les moutons.

Cette vision biblique, de transformer le chaos en ordre et la stérilité en fécondité, encouragea les communautés monastiques qui se répandirent en Europe depuis les déserts égyptiens. Le monastère devint la pierre angulaire du nouvel ordre issu de l’effondrement de l’Empire romain. De l’Irlande à l’Arménie, ces communautés développèrent un rythme quotidien de prière et de travail, ora et labora. Les étendues sauvages furent transformées en terres arables, tandis que les moines construisirent des digues, drainèrent des marais et enseignèrent les techniques d’agriculture aux paysans locaux, en obéissance au mandat de création de Dieu. Les moines cultivèrent des vignes pour le vin et du houblon pour la bière, des activités encore associées aux monastères de nos jours.

Les monastères développèrent plusieurs types de jardins. Le jardin du cloître était un jardin carré au cœur du monastère, entouré de cloîtres. Le jardin d’un sacristain produisait des fleurs pour l’autel, faisant office de paradis, à l’extrémité de l’autel de l’église du monastère, un lieu de beauté rappelant le Jardin d’Eden perdu. La plupart des monastères avaient aussi des potagers et des jardins d’herbes médicinales. Un jardin médicinal célèbre était entretenu par l’extraordinaire Abbesse Hildegard de Bingen, qui considérait les herbes, les épices et les aliments comme des dons de Dieu afin de garder les humains en bonne santé et paisibles.

Les jardins élaborés allaient être plus tard associés aux châteaux et aux palais. Plus récemment, les jardins se sont transformés en lieux communs dans les villes pour que tous puissent en profiter comme lieux de beauté, de repos et de loisirs. Le jardinage et l’agriculture sont des activités uniques aux êtres humains, qui reflètent l’image du Créateur et expriment le mandat biblique de prendre soin de notre planète.

Jeff Fountain

Directeur du Centre Schuman 

Pour plus d’articles de Jeff Fountain, consultez www.weeklyword.eu/fr.

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